Lâcher prise, mais pourquoi ?

méthode rapide pour lâcher prise

Voilà une idée qui fait florès dans de nombreux ouvrages de développement personnel. On y lit à longueur de pages les bienfaits de ce concept aux contours flous, et on y trouve d’abondantes recommandations pour les obtenir.

Cette littérature nous attire particulièrement lorsque nous vivons des situations inconfortables, pénibles, lorsque nous nous disons que la vie est dure. Lorsque qu’au bureau, la surcharge de travail nous assaille, lorsqu’à la maison la charge mentale ne laisse plus le moindre espace de détente.

Bref, c’est lorsque nos capacités d’acceptation sont mises à rude épreuve et que notre seuil de tolérance est atteint que le besoin de lâcher-prise se fait le plus pressant.

Faut-il vraiment lâcher prise ?

Parfois, quand, face à un problème personnel, nous avons l’impression d’avoir tout essayé, lorsque la fatigue morale et physique nous tétanise, quand nos propres complaintes sur notre misérable sort se font entendre trop fréquemment, nous nous disons, un peu par dépit : il faut que je lâche prise.

Méthode pour lâcher prise

Qu’elles viennent de l’entourage ou que nous nous les adressions nous-mêmes, ces injonctions bienveillantes sont parfaitement infructueuses, étant donné leur caractère paradoxal. Car le lâcher prise ne relève pas d’une décision volontaire. C’est même l’inverse, il ne peut se produire que lorsque la volonté s’estompe…

Mais au fond, pourquoi faudrait-il lâcher prise ? Et si « tenir la prise » avait-  parfois et dans certaines situations-du bon ?

QUAND PRENDRE PRISE ET QUAND LÂCHER PRISE ?

En fait, c’est l’alternance des deux qui permet l’ascension.

Si on prend l’exemple du grimpeur qui tente d’escalader une paroi, s’élever, c’est-dans un environnement qui présente son lot de difficultés et de dangers, mais qui offre aussi quelques ressources- enchaîner l’art de prendre prise et de lâcher prise.
Ce qui permet au grimpeur de rester en équilibre sur sa paroi, c’est une combinaison de tout cela : l’alternance « prendre prise » et « lâcher la prise », la communication avec l’environnement et l’écoute de ses émotions.

Entendu en ce sens, le lâcher-prise n’est pas seulement affaire de se déprendre d’une crispation, mais bien de passer souplement de la prise à la déprise, puis à une nouvelle prise, et ainsi de suite.

lâcher prise

 

Le lâcher prise n’est donc pas une affaire de logique linéaire où l’on tend vers un but que l’on s’efforce d’atteindre en suivant un plan, étape par étape.

Si nous appliquons la métaphore de l’escalade à notre vie quotidienne, nous entrevoyons la source du problème : il arrive que nous restions cramponnés à une situation que nous devrions lâcher, et il peut arriver aussi que nous n’arrivions pas à trouver une prise suffisante sur elle. Les émotions que cela engendre en nous sont alors pénibles, douloureuses : nous avons peur, nous éprouvons de l’anxiété ou de l’angoisse, ou nous nous mettons en colère, à moins que nous ne sombrions dans la tristesse ou la dépression.

Nous en arrivons alors à lutter contre nos émotions, ce qui revient à nous couper de la situation qui les provoque. Aucune amélioration n’est à espérer par ce moyen, puisque cela empêche les régulations nécessaires… C’est alors le corps qui parle, mais il nous arrive aussi de ne pas être à l’écoute des signaux qu’il nous adresse. Nous voilà désensibilisés, non entendant, non voyant, ‘non-percevant’. Nous nous laissons submerger par notre activité mentale réflexive, et nous nous disons « je dois lâcher-prise » …

La solution, pour sortir de ce cercle vicieux est à chercher dans le mouvement inverse de celui qui nous y a entraîné. A savoir réhabiliter le ressenti, donner sa juste place à l’émotion, reconnaître sa légitimité et même son utilité : elle nous informe sur la situation à changer. La lutte entre les émotions, qui cherchent à s’exprimer, et le réflexif, qui tente de les contrôler, peut alors s’apaiser. La réaction émotionnelle se fait moins intense, le mental se calme. Nous voilà en meilleure posture pour faire face à la situation-problème.

C’est en évaluant ses dangers et les ressources à notre disposition, tant en nous-même que dans l’environnement extérieur, que nous pourrons trouver le mouvement qui nous en sortira, et rétablir l’équilibre, le balancement yin-yang, la dynamique de la vie. Peut-être alors, le besoin de lâcher prise ne se fera-t-il plus si pressant…

Inspiré de Marie-Laure Clisson-Siminal et Dany Gerbinet (Thérapeutes en thérapie brève systémique, Ecole de Palo Alto)

Sabine MARTINUZZI est coach et thérapeute systémique certifiée.

Je vous aide à améliorer et fluidifier vos interactions et vos relations (dans le domaine personnel et professionnel).


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